Transactivisme.

On me pose toujours les mêmes questions, on m’oppose toujours les mêmes arguments au sujet du transactivisme (activisme visant à faire la promotion de la transidentité). Le but de cette page est d’y répondre.

 
    • Dire que les femmes n’ont pas de pénis revient à critiquer une croyance.
      C’est ce que stipule la décision d’un tribunal anglais au sujet de la plainte déposée par Maya Forstater contre son employeur qui l’avait licenciée pour avoir tweeté que “le sexe est immuable”.

    • En France, la liberté de croyance est garantie par la loi de 1905.
      Cette même loi stipule également que l’État ne reconnait aucune religion.
      C’est-à-dire que de la même façon qu’il est possible de critiquer une idéologie politique comme le communisme ou le capitalisme, il est possible de critiquer n’importe quelle croyance, n’importe quel dogme — qu’il soit religieux, politique, associatif, sportif, etc.

      👉 Si il est possible de critiquer l’islam sans être raciste ou “islamophobe”, il est aussi possible de critiquer le transactivisme sans être transphobe.

      👉 La transphobie, c’est le fait d’appeler à la haine et à la persécution des personnes trans, pas le fait de critiquer l’idéologie transactiviste. Je pense que cela concerne par exemple l’extrême droite, mais pas les féministes.

    • FAUX : les femmes trans sont des hommes.
      Le préfixe “trans” (latin) exprime l'idée de changement.
      L’utilisation de ce préfixe exprime l’idée de “devenir une femme”, et non pas d’être une femme. Il montre bien qu’il y a une différence entre les femmes dites “cis” et les “femmes trans”.

      👉 Pour répondre à cette contre vérité, nous devons nous poser la question suivante : “Qu’est-ce qu’une femme ?”

    • La définition scientifique :
      Une femme est un être humain de sexe femelle. Comme chez tous les autres mammifères, l’espèce sapiens comporte deux sexes : le sexe féminin et le sexe masculin.

      ℹ️ Le sexe est défini par un ensemble de caractéristiques physiques et physiologiques mâles ou femelles : chromosomes sexuels, hormones, anatomie du système reproducteur, ossature, musculature, pilosité, etc.
      Une infime proportion de personnes naissent intersexes, mais même parmi ces personnes, il y a toujours une dominante mâle ou femelle.

    • La définition historique :
      Historiquement — et ce depuis un minimum de 10 millénaires selon les recherches en archéologie — ce sont les femmes qui ont été opprimées, discriminées, violées, mutilées, vendues, tuées par les hommes.

      C’est une insulte à notre peuple que de dire que celles qui ont subi ces atrocités, les ont subies parce qu’elles se SENTAIENT femmes plutôt que parce qu’elles ÉTAIENT des femmes.
      C’est une insulte de dire qu’être une femme serait un sentiment, quelque chose de mouvant, et pas une réalité matérielle à laquelle on ne peut échapper.

      C’est une insulte pour toutes les filles et les femmes qui sont vendues comme esclaves sexuelles. Leurs proxénètes se fichent bien de savoir ce qu’elles ressentent : tout ce qu’ils voient, c’est leurs vagins entre leurs jambes.

      C’est une insulte pour toutes les filles et les femmes excisées. Ce que leurs persécuteurs voient, c’est leurs clitoris entre leurs jambes, pas un quelconque sentiment.

      C’est une insulte pour toutes les mères porteuses issues de familles pauvres. Tout ce que leurs “clients” voient, c’est leurs utérus dans le bas de leurs ventres, pas un quelconque sentiment.

      C’est une insulte pour toutes les petites filles qui auraient dû naitre si l’embryon dans le ventre de leurs mères n’avait pas été avorté PARCE QUE FEMELLE. Ce que leurs persécuteurs voient, c’est leurs sexes, pas un quelconque sentiment.

      C’est une insulte pour nous toutes, harcelées dans la rue et violées : nos agresseurs reconnaissent notre sexe à travers les traits de nos visages et nos morphologies, que nous portions les cheveux courts ou des pantalons ne change rien à cette réalité. Ils se fichent bien de nos sentiments, ils ne voient que nos corps.

      👉 Les Amazones, les sorcières, les Suffragistes (dites “Suffragettes”), les femmes du MLF : toutes étaient des femmes qui se battaient pour les femmes.
      Beaucoup ont défié les normes de genre, mais celles qui portaient ou portent des pantalons n’ont jamais eu plus de droits que celles qui portent des robes.

      👉 Les violences que nous subissons en tant que femmes, sont directement liées à nos corps, à notre biologie, au contrôle de notre sexualité (qu’elle soit reproductive ou récréative) : prostitution, entrave à l’avortement, harcèlement sexuel, viol, excision, etc. Même des sujets comme l’inégalité salariale qui peuvent au premier abord paraitre déconnectés de cette problématique, ne le sont pas : ils découlent du fait qe nous sommes perçues comme des utérus ou des vagins sur pattes.

    • En effet je dis qu’une femme est une être humaine femelle de la même manière qu’une lionne est un mammifère femelle appartenant à la famille des Félidés.
      👉 Une femelle peut très bien ne pas avoir d’utérus (malformation, ablation).

    • Le sexe est défini par un ensemble de caractères sexuels primaires (organes génitaux) et secondaires (pilosité à certains endroits, seins, formes des hanches, pomme d’Adam, voix, ossature, musculature, etc).
      L’absence de l’un de ces caractère ne suffit pas à faire d’une femme un homme si les autres caractères sexuels féminins sont présents.

    • 👉 C’est une définition scientifique, mais aussi historique. Car avant les suffragettes par exemple, qu’une femme ait un utérus ou non, elle n’avait pas le droit de vote.

  • Moi non plus ça n’était pas mon problème, jusqu’à ce que l’idéologie transactiviste gangrène les collages contre les féminicides (je raconte cette histoire ici).
    Aujourd’hui, j’ai plusieurs sérieux problèmes :

    1. Je trouve que le transactivisme prend de plus en plus de place dans le féminisme, et cristallise même toute l'attention, jusqu’à invisibiliser des sujets comme la lutte contre les féminicides. Au sein du “féminisme”, on ne parle plus que de cette minorité bruyante qui doit représenter environ 1% de la population, alors que les femmes en représentent 52%.
      J'interprète ça comme une nouvelle tentative masculine pour empêcher les femmes de s'exprimer. De tous temps, les hommes ont tenté de silencier les femmes en faisant taire leurs révoltes. Aujourd'hui, ils le font de l'intérieur en infiltrant nos luttes et en occupant le devant de la scène.

    2. L’invisibilisation des femmes se fait non seulement par la place qu’occupent ces débats, mais aussi par la modification du langage.
      L'écriture inclusive, qui était au départ sensée servir à inclure les femmes dans le langage, est désormais utilisée par cette minorité bruyante pour nous exclure. Il est maintenant courant de voir des collages comme “On ne veut plus compter nos mort-es”.
      Sur instagram et ailleurs, beaucoup n'utilisent plus le mot "femmes" pour parler de sujets spécifiques comme l’endométriose. On nous parle désormais de "personnes menstruées". C’est une offense pour toutes les femmes qui souffrent d’endométriose et qui n’ont plus leurs règles. En réalité, c’est une offense pour nous toutes : les termes comme “personne menstruée”, “personne à vulve”, “personne à utérus”, etc, nous démembrent, nous humilient.
      Interdire l’utilisation de certains mots comme le mot “femme”, vouloir IMPOSER l’utilisation de nouveaux termes, tout cela se rapproche de méthodes fascistes et rappelle tristement le concept de novlangue développé par George Orwell.
      👉 En bref, j’estime que toutes les femmes sont concernées par l’effacement du mot qui est sensé nous décrire, nous unir. Si nous ne disposons plus d’un mot commun pour nous reconnaitre comme des semblables, alors la lutte féministe — qui se base sur ce mot — devient impossible, car elle n’est plus définie clairement. Et nous avons encore besoin de féminisme.

    3. Je suis pour qu'on déconstruise les stéréotypes de genre, et je considère que le transactivisme ne fait que les renforcer.
      ℹ️ Le genre est défini comme un ensemble de stéréotypes (comportement, codes vestimentaires, métiers, etc) qui découlent du sexe.
      Le genre féminin découle du sexe féminin.
      Et le genre masculin découle du sexe masculin.
      Les stéréotypes de genre féminins sont par exemple : le fait de porter du rose, d’aimer jouer à la barbie, d’être douce et fragile, de travailler dans les métiers du soin et de l’aide à la personne.
      Les stéréotypes de genre masculin sont par exemple : le fait de porter du bleu, d’aimer jouer aux petites voitures, d’être fort et insensible, d’être un soldat ou un ouvrier de chantier.

      J'observe que les hommes qui veulent être des femmes, se mettent soudainement à se maquiller, à porter des robes et des talons. Et je considère que c'est une insulte faite aux femmes que de considérer que ce sont les outils inventés par le patriarcat pour nous soumettre, qui font de nous des femmes. Nous sommes des femmes parce que nous avons un sexe féminin. C'est un fait biologique.

      👉 Il ne suffit pas de se “déguiser en femme” pour en être une, de la même façon qu’il ne suffit pas de se grimer en personne noire pour en être une. De la même façon que le blackface est une pratique raciste, le fait de se travestir en “femme”, est une pratique sexiste.

    4. Last but not least, j’estime que le transactivisme est un problème car il est en train de détruire des générations entières d’ados en quête d’identité.
      La quête d’identité et la recherche d’appartenance à un groupe est normale à l’âge adolescent, et je pense que le transactivisme est une mode qui passera comme la mode des pantalons taille basse et des signes chinois tatoués sur l’épaule.

      👉 Mais il y a plusieurs différences entre cette mode et celles qui l’ont précédée :

      • le transactivisme est un système qui fonctionne sur la peur et qui rejette violemment toute pensée divergente. Je reçois régulièrement des témoignages d’adolescentes qui me rapportent qu’elles sont menacées dans leurs établissement scolaires parce que qualifiées de TERF (acronyme pour Trans Exclusionary Radical Feminist).

      • le transactivisme détruit psychologiquement les personnes qui y adhèrent, en leurs faisant croire que leur corps est une erreur. Il existe encore peu de statistiques à ce sujet, mais l’on remarque souvent que les personnes qui souffrent de dysphorie de genre ont des commorbidités psy (trouble du spectre autistique (TSA), Haut Potentiel Intellectuel (HPI), dépression, trouble anxieux généralisé, etc).
        Au lieu de prendre au sérieux ces commorbidités, et de chercher un accompagnement médical adapté, on peut penser que la transition de genre est une réponse adaptée alors qu’elle ne fait que masquer ou aggraver le problème.

      • De plus en plus de filles et de femmes transitionnent. Elles sont en proportion plus nombreuses que les hommes. En tant que féministes, je suis inquiète pour ces femmes, et ne peux m’empêcher de faire le lien entre les violences sexuelles et la détestation de son propre corps.

    👉 Pour toutes ces raisons, j’estime que le fait que des hommes disent qu’ils sont des femmes et vice versa, est un problème qui me concerne, car cela abîme le féminisme qui est une lutte collective pour la libération des femmes, et cela abîme aussi de nombreuses personnes à une échelle individuelle.

  • Oeuf de vache et mamelle de poule.

    • Je pense en effet que la dysphorie de genre, c’est-à-dire la sensation de ne pas être dans le bon corps est un trouble psychiatrique.
      👉 Ça n’est pas insultant pour les personnes qui en souffrent, de dire qu’elles sont malades. De la même façon que ça n’est pas insultant de dire à une femme anorexique, qu’elle est malade. Ce qui est insultant et infantilisant, c’est le fait de maintenir ces personnes dans leur trouble au lieu d’essayer d’en comprendre les causes et de les soigner.

    • Je n’ai jamais compris le lien que l’on pouvait faire entre ce trouble et l’homosexualité.
      Car dans le cas de l’homosexualité, si l’on vivait dans une société qui l’accepte, les personnes homosexuelles ne souffriraient d’aucun mal-être, d’aucune discrimination liée à leur orientation sexuelle.
      Par contre, dans le cas de la dysphorie de genre — qui ne concerne pas toutes les personnes transgenres —, même si la société l’accepte, le mal-être existera toujours et les personnes trans sollicitent souvent une intervention dite “médicale” (chirurgie, prise d’hormones, ou accompagnement psychologique).
      Même quand aucune intervention “médicale” n’est sollicitée, les personnes transgenres manifestent l’envie d’être perçues comme appartenant au sexe opposé. En d’autres termes, elles manifestent l’envie d’être perçues comme ce qu’elles ne sont pas.
      👉 En bref, l’homosexualité concerne le rapport à l’autre et à la société, alors que la dysphorie de genre concerne avant tout le rapport (douloureux) que l’on a avec son propre corps.

    • 🔎 Pour aller plus loin, je pense justement que le transactivisme est une nouvelle forme de thérapie de conversion pour les personnes homosexuelles.

      1. Quand on écoute les personnes qui ont détransitionné, beaucoup évoquent une “homophobie” ou un “sexisme” internalisés, c’est-à-dire le fait d’être homophobe ou sexiste envers soi-même. La transition de genre leur serait alors apparues comme plus acceptable que le fait d’être homosexuelle, ou le fait d’être une femme.

      2. Selon cette idéologie, les lesbiennes qui disent qu’elles n’aiment pas les pénis, sont qualifiées de “transphobes” et de “TERFs”, et elles sont exclues des milieux LGBT. Les préférences génitales —en d’autres termes, l’orientation sexuelle — sont qualifiées de “transphobes”. On veut forcer les lesbiennes à dire qu’elles aiment les pénis.

      3. Les traitements hormonaux rendent les personnes stériles.

      👉 Le fait de forcer les lesbiennes à inclure les pénis dans leur sexualité, le fait de refuser qu’une personne ait une orientation sexuelle définie, la stérilisation sur des corps sains : tout cela me rappelle tristement les thérapies de conversion pour les personnes homosexuelles.

    • Accepter la transition des enfants et les y encourager c’est admettre que leur corps, c’est-à-dire leur personne est une erreur.

    • Empêcher leur transition, c’est au contraire leur dire que ça n’est pas elles et eux qui ont un problème, que c’est la société, que personne n’est une erreur.

    • Les transitions chirurgicales et hormonales sont irréversibles (ablation des seins, des organes génitaux, modification de la voix et de la pilosité).
      👉 Si l’on considère qu’un enfant n’est pas apte à voter, à travailler ou à boire de l’alcool, alors, dans quelle mesure peut-on les considérer aptes à transitionner ?

    • Ce qui ressort quand on écoute les témoignages des enfants qui veulent transitionner, c’est que la plupart disent aimer les activités traditionnellement réservées aux enfants du sexe opposé.
      👉 Ce que proposent les féministes radicales pour remédier à leur mal-être, c’est d’abolir les stéréotypes de genre, et de normaliser le fait que les petites filles jouent au foot, et que les petits garçons fassent de la danse.

 

🔎 Pour aller plus loin : ma série de podcasts Au peuple des femmes, avec des jeunes femmes âgées de 18 à 21 ans, qui posent les bases du féminisme radical sur la question du transactivisme mais aussi de la prostitution, de la pornographie, du rapport à soi, aux autres, et plein d’autres choses encore.